Publié le samedi 11 juillet
De Klaus Villeboeuf 5tet à Rabih Abou-Khalil 4tet, c'est un jazz sous toutes ces formes qui a enflammé la scène couchoise pour la dernière soirée de cette 24ème édition du festival Jazz à Couches.
Un bon son jazzy, un peu d'imagination et des musiciens talentueux ont permis aux spectateurs de décoller pour une nouvelle destination. Hier soir, ils ont découvert un jazz éloigné de la New Orleans pour aller voir ailleurs une herbe un peu plus fraîche.
On l'avait trouvé la veille dans le costume de chef d'orchestre. Les spectateurs ont retrouvé Klaus Villeboeuf dans un 5tet décapant. Vieux routard du festival, la bande à Villeboeuf a choisi un carnet de voyage plein de surprises. Direction le sud latino-cubain, où les hanches se balancent aux rythmes des percussions. On voyage à travers des mélodies d'un autre monde qui hypnotisent, ensorcellent avec des improvisations vertigineuses qui nous emmène au cœur de chaque instrument. La musique est légère, plaisante, telle une balade dans les airs chauds et le farniente. On ressent aussi l'amitié et la complicité d'une bande de gars qui sont sur scène pour donner du plaisir.
Et c'est avec le Rabih Abou-Khalil 4tet que la salle a embarqué pour la destination finale. Au son arabisant de l'oud, le Libanais a démontré la puissance de cet instrument à travers des sonorités peu habituelle, agréables. Les harmonies arabisantes nous envoient vers les contes des mille et une nuits. Encore un voyage : celui des sens. L'oud envoie une odeur, une texture, une allégorie, une saveur. La voix sinusoïdale de Gavino Murgia sort du jazz classique pour transporter le genre vers des chemins authentiques et folkloriques de pays lointains. La magie opère jusqu’au bout, laissant rêveur des spectateurs fascinés par la musique du levant.